Le microbiote, cet écosystème qui nous veut du bien

L’intestin est le lieu d’absorption des nutriments apportés par l’alimentation. Ces nutriments doivent traverser la muqueuse qui tapisse l’intestin. Mais cette muqueuse a aussi un rôle de frontière entre nous et le monde extérieur, plus ou moins étanche. Son défi est donc à la fois de faire barrière aux intrus (les substances étrangères), et de laisser passer les nutriments utiles.
Cette frontière est tapissée par la flore intestinale, nommée microbiote intestinal, qui est une communauté de micro-organismes ( bactéries qui sont les plus nombreuses, virus, champignons, levures: ils sont des milliards!) constituant un écosystème précieux et fragile.
Une flore en bonne santé empêche la prolifération des mauvais germes, en les empêchant de s’installer en occupant l’espace, en les détruisant par la production de substances antimicrobiennes ou en neutralisant les toxines produites par ces bactéries néfastes. Bref de bons soldats défendant le territoire.
Elle participe également à la régulation de la réponse immunitaire, la synthèse de certaines vitamines et a un rôle majeur dans la régulation de la sérotonine (neurotransmetteur modulant notre humeur ). L’on sait aujourd’hui qu’un dialogue permanent a lieu entre l’intestin et le cerveau, via ces bactéries.
Cette flore peut être abimée par une alimentation déséquilibrée, le stress, le vieillissement, certaines maladies, la prise de médicaments. Son déséquilibre va favoriser des troubles de santé dont par exemple une sensibilité accrue aux infections.
PRÉCIEUX CONSEIL: mâchez consciencieusement, consommez des fibres (présentes dans les légumes, fruits, légumineuses), ainsi que des aliments fermentés ( chou fermentés, kefir de fruits, pickles, miso), ce qui va enrichir la bonne flore. C’est une stratégie donnant-donnant : on nourrit bien nos bactéries, et elles nous aident en retour dans différentes fonctions.
Dans certaines situations cette barrière n’est plus étanche : Non seulement les micronutriments seront moins bien absorbés mais des gros fragments d’aliments la traversent et nous les reconnaissons comme des substances étrangères: ils pénètrent massivement et sont détectés par notre système de défense. Notre système immunitaire (nos soldats), persuadé de nous sauver d’une mort certaine en pourchassant un véritable ennemi, vont lutter avec une farouche énergie contre un faux-ennemi (par exemple une bouchée de kiwi, d’œuf, de poisson…), totalement inoffensif pour la plupart des individus, mais qui conduira alors vers l’allergie alimentaire.
Faisons donc les yeux doux à cet intestin et ses hôtes, chouchoutons les, apportons et mâchons les aliments indispensables puisque nous savons désormais qu’ils ont un rôle dans notre santé physique et mentale!