L’épigénétique apporte une révolution depuis une dizaine d’années : l’homme ne se résume pas à ses gènes…
Rappelons que toute vie est l’expression d’informations, génétiques et épigénétiques. Le code génétique dans la cellule c’est un gros livre (25000 pages d’instructions, ce sont les 25000 gènes !). Dans chaque cellule, seront lues des instructions différentes (en fonction de l’influence de l’épigénétique) c’est à dire uniquement certaines pages : l’épigénétique va définir quel endroit lire et quel outil (=protéine) fabriquer.
On peut aussi comparer la génétique au hardware (matériel physique de l’ordinateur), l’épigénétique au software (les logiciels et applications).
Epi c’est “au dessus de”. Les gènes sont le patrimoine, identique toute la vie.
Epigénétique : processus biochimiques qui interviennent sur l’ADN ; il s’agit par exemple de la méthylation de l’ADN, qui active ou désactive les gènes (des groupes méthyl se fixent et l’activité du gène est réduite, il est mis en veille).
Au gré de nos comportements, telle recette du livre des gènes sera lue, ou pas, avec en cascade des effets positifs ou néfastes sur la santé. Sacrée responsabilité! La bonne nouvelle est que c’est réversible….
L’influence de l’environnement (on parle d’ailleurs de « stress environnementaux”) sur l’expression des gènes est donc majeure. En pratique, les signaux de l’environnement reçus par les cellules sont nombreux (comme, par exemple, les aliments ingérés, le tabac, les toxiques ou le stress répété). L’expression de gènes pourra contribuer au développement et à la progression de maladies, comme les pathologies métaboliques ( ex diabète, maladie cardio-vasculaire), neurodégénératives (ex Alzheimer) ou le cancer.
Notre mode de vie est donc un pilier de santé.
Une autre révolution en cours concerne les neurosciences.
Notre bon vieux cerveau n’a pas fini de nous livrer ses secrets. Les chercheurs ont mis en évidence la capacité à fabriquer des neurones tout au long de la vie (alors que nous pensions, désespérés, que nous les perdions irrémédiablement au fil des ans). La neuroplasticité c’est la capacité de remodelage des structures cérébrales : un exemple, la méditation pleine conscience permet de diminuer le volume de l’amygdale qui habituellement gère les peurs. Ainsi nos capacités d’apprentissage, de mémorisation et d’adaptabilité sont à cultiver toute notre vie.
Et là encore nous découvrons que c’est à nous de jouer… Les bras se musclent, le cerveau aussi. Exerçons nous.
Et nourrissons bien ce cerveau qui, bien sûr, a besoin de glucides mais aussi d’un gras d’excellente qualité (60% du poids sec du cerveau est du gras).
Le décodage du dialogue que nos intestins et notre cerceau entretiennent en permanence, via le fameux nerf vague et nos bactéries est aussi un champ d’exploration passionnant.
Une des plus grandes surprises est d’apprendre que la majorité des informations montent de l’intestin vers le cerveau (et non l’inverse)… : qui commande finalement ?